La responsabilité de l'auteur de ce texte ne poura être engagée en cas de problèmes. En effet, chaque véhicule demande une analyse spécifique ainsi que son  interprétation. Les travaux eux mêmes sont directement liés aux compétances des propriétaires.

Ou en était la Sté « CHAUSSON » il y a 25 ans ???

Réhabilitation d'un « Acapulco »

Je viens de l'acquérir, un CHAUSSON de 1985, en visualisation rapide, quelques bosses dans l'habillage extérieur, mais pas de catastrophe. Donc 25 ans et 108 mille au compteur.

Arrivé dans mon garage, je sonde le montant droit de l'entrée qui m'avait paru à problème.??? Et là commence les découvertes.

Je suis face à un camping car qui compte tenu de l'aménagement n'a rien a envier à mon « rapido 746 » flambant neuf de l'an dernier. Mais en approfondissant sur la structure, le non visible apparaît, il se trouvait difficilement détectable du fait d'un bon entretien de l'intérieur.

Nous sommes là, face à une erreur de jeunesse des constructeurs à l'époque. D'une part, le choix des porteurs, dans mon cas nous avons un plancher cabine « Renault » version 1200. Cette configuration de porteur nécessitait que la structure additionnelle renforce l'ensemble porteur. Celui-ci était d'ailleurs livré avec des jambes de force. La structure mise en place par « Chausson » n'offrait pas une résistance compensatrice suffisante. Il s'est donc créé à l'arrière de la cabine des zones de fortes contraintes, et à ces endroits les parties de la structure sont trop légères. Celles ci sont soumises à des efforts qu'elles ne peuvent accepter en totalité et il se apparait principalement au niveau haut et bas de la porte des cassures. Parallèlement ces tensions importantes se retrouvent également au niveau de la liaison cabine caisse du CC et il se crée à cet endroit des points d'entrée d'eau dues au vieillissement et au manque d'élasticité des produits d'étanchéité employés pour la liaison.

Revenons au principe de liaison porteur /CC. La structure doit pouvoir absorber une déformation en torsion pouvant aller vers le centimètre voir plus, ce suivant les configurations des chemins empruntés, et également compte tenu des charges . Cette absorption peut se faire soit par joints soit par structure autodéformante.

Pour palier à ces défauts, dans ma réalisation en 1982, j'étais parti d'un chassis-cabine et il n'existait aucune liaison rigide entre caisse et porteur. Toutes les liaisons étaient souples ( Joints en soufflet) .

Pour un goût personnel, je préfère un porteur à propulsion ce qui répartit mieux les charges, rends une conduite à mon sens plus agréable, avec comme seul inconvénient, un peu plus de bruit du à la transmission. Autre avantage, garde au sol en général plus importante.

Celui que je viens d'acquérir est un traction, les constructeurs optaient dans la plupart des cas pour le principe de traction, par ailleurs également un peu plus léger.. Mais pas de panique il a tenu 25 ans et son châssis est pour cet âge en parfait état.

De ces remarques et constatation, il découle que la liaison porteur/CC a mal résisté au temps . Les joints conçus de façon sommaire et avec une marge d'élasticité insuffisante et qui de plus mettaient en œuvre des matériaux qui ne possédaient pas les caractéristiques de souplesse actuelles. Résultat, au fil du temps, infiltration d'eau et pourriture de toute l'armature bois ainsi que toute la visserie et agrafes d'assemblage, et ce sur toute la partie droite de la porte.

Coté gauche, la situation est moins critique, toujours la liaison angle haut, mais également entrée d'eau autour du bouchon de remplissage du réservoir d'eau et de l'angle gauche de la fenêtre. Là je pense à des vibrations du panneau latéral ce qui engendre une discontinuité d'adhérence dans le produit d'étanchéité mis sur la fenêtre.

La liaison toit cabine a des défauts semblables à ceux du coté droit. Une erreur qui est à éviter est la pose des profils alu des angles et des jointures dans le concept présent. En effet, ils sont vissés, et un jonc couvre les vis, mais l'eau a un grande tendance à pénétrer à l'arrière de ce jonc et trouve un malin plaisir à s'infiltrer à l'endroit de ces vis dans la partie bois de la structure tout en permettant la corrosion des vis, seules les têtes restent au bout du tournevis. Il faut donc en intercaler de nouvelles. Dans le cas présent sur le toit, je remplace le jonc par une couche de « Sikaflex 11fc » après nettoyage au diluant cellulosique ou synthétique. Dans le cas de remise en place du jonc, les trous des vis sont bourrés de Sika et un fois la mise en place de celle-ci, la tête est recouverte de Sika.

Pourquoi tout ces commentaires: simplement une mise en garde à tous ceux qui désireraient

acheter un CC conçu dans ce principe et qui aurait dans les 25 ans. Cependant compte tenu du prix d'achat qui est proposé, pour une petite famille (3 personnes ) qui désirerait accéder à ce mode de loisir et dont les membres sont un peu bricoleurs je pense qu'il n'y a pas de problème, il faut simplement beaucoup de temps et un local est nécessaire impérativement. Les photos jointes vous montreront qu'une partie de la carcasse est mise à nue et reconstruite entièrement.

A l'époque, la structure bois du « chausson » était assemblée par agrafage, celles ci ( les agrafes ) complètement rouillées sont cassées, donc inopérantes, dans le processus de restauration, je préconise donc l'assemblage à mi bois, c'est simple, à la portée de tout le monde, et un très bon exercice!!!!

Quand les agrafes sont cassées, les bois sont en général pourris !!!

Personnellement je dispose de machines, mais ce n'est pas indispensable. Quelques planches en sapin rabotées à une épaisseur de 20 et 23 millimètres suffiront. Il ne vous restera plus que la découpe des bandes avec une petite scie circulaire portative aux dimensions nécessaires.

En ce qui concerne les colles, je ne prends que la « Sader » R 16 ou R 22 pour les prises plus rapide. Dans le cadre de la reconstruction présente, la quasi totalité des collages, bois sur bois, bois sur tôle aluminium et bois sur coque polyester sont réalisés avec la colle-joint « Sikaflex 11FC » de la Sté Sika. Une information très complète de ce produit se trouve sur le site de la dite Sté ( pub gratuite!!!!) ce produit est très employé dans la construction d'habitation (scellement des tuiles entre autres ), c'est ce qui me donne confiance, de plus le prix est dans de bonnes normes!!!!

Je vous propose maintenant quelques vues des travaux.

Cette remise en état est très possible pour un amateur, mais inconcevable a faire réaliser par des pros car si le temps était facturé, ce serait une course rapide vers la catastrophe financière.!!!!

Pour ce faire, il faut disposer comme je le mentionnais précédemment d'un local et d'un minimum d'outillage: une table de travail, perceuse visseuse-dévisseuse, une scie circulaire portative, une petite meuleuse sur lequel il est possible de mettre un disque de ponçage, une petite scie sauteuse est la bienvenue . Toute la panoplie, marteau, tournevis tous calibres et toutes formes, des petits serre joints, également avoir un magasin de bricolage pas trop loin, sauf si vous avez des casiers bien garnis.!!!

La première étape consiste à faire une analyse des dégâts réels, pour se faire bien regarder à l'intérieur, à l'aplomb des angles droit et gauche de la jonction du toit de la cabine avec la caisse du CC. La moindre trace d'humidité sera le signal d'une fuite et des détériorations de l'armature bois du CC. Dans ce cas enlever les baguettes « alu » positionnées sur les joints , soulever légèrement la plaque alu du toit et avec un tournevis par exemple, sonder la structure. Si le tournevis pénètre facilement, le problème est sous jasent et il faut démonter plus grand, jusqu'à trouver du bois qui résiste. Faire le même sondage pour les parties verticales. Effectuer cette manip du côté droit, avec la porte c'est la partie la plus sensible.

Si comme je le pense il y à une atteinte importante, enlever toute les baguettes nécessaires pour avoir accès aux éléments à changer.

A partir de là, trouver un magasin ou un artisan qui accepte de vous dégauchir et raboter une planche de 23 mm d'épaisseur et une autre de 20 mm long 2 mètres, largeur en fonction du nombre de pièces à changer .

Pour la mise en œuvre, se référer aux vues ci jointes.

En ce qui concerne l'étanchéité du toit, j'ai pris de très grandes précautions. Plusieurs couches de colle Sika ont été superposées en élargissant à chaque fois, puis j'ai récupéré un grand couvre joint d'aménagement en alu, de largeur 60 millimètres sur lequel j'ai pratiqué aux extrémités un rabat. Il est mis en place avec des cordons de colle séparés et est maintenu à environ 2 millimètres du support par interposition de petites lamelles. Elles seront par la suite enlevées et le vide comblé avec la même colle. (Voir croquis explicatif ). Ces 2 mm sont nécessaires pour permettre de jouer sur l'élasticité du joint colle Sikaflex 11 FC. ( Dureté Shore 40 à 45 élasticité à rupture 600 pour 100 !!!!) Excellente tenue aux intempéries.

Les vis rouillées qui ne peuvent être extraites auront la tête meulée à la disqueuse et seront coupées si nécessaire après.

Dans la configuration de ce CC, je vais apporter une modification importante. Le pieds de la table sera déplacé et fixé sur le montant droit de la caisse du porteur. De cette amélioration découle la possibilité de faire le troisième lit, sans enlever le table. Après démontage elle trouvait à l'origine sa place dans le cabinet de toilette. Une opération fastidieuse.!!! qui ne devient plus nécessaire.

Cette modification peut également permettre de conserver la table AR en lit tout fait, car il devient possible de manger sur la table dans la nouvelle configuration. Un agrandissement de celle-ci devient même possible. Je reviendrais sur cette opération après mes essais.